4) Vers une agriculture raisonnée.

Publié le par Hervé Kayser

L’agriculture raisonnée est un système de production agricole qui a pour objectif premier d’optimiser le résultat économique en maîtrisant les quantités d’intrants et notamment les substances chimiques utilisées (pesticides, engrais) dans le but d’avoir le moins de conséquences possibles sur l’environnement. Ce concept est né d’une démarche conjointe de la FNSEA (fédération national des syndicats d’exploitants agricoles, de l’industrie agro-alimentaire, de l’industrie agro pharmaceutique et de la grande distribution.                L’agriculture raisonnée met en avant la notion de plafond d’efficacité : au-delà d’un certain seuil, les moyens mis en œuvre ne sont plus rentables. Le peu de rendement/surface gagné coûte plus cher en terme économique et écologique qu’il ne rapporte. Ainsi, bien que prudente en matière d’utilisation d’intrants, l’agriculture raisonnée admet l’utilisation de la plupart des techniques de l’agriculture intensive : engrais chimiques, aliments énergétiques pour les animaux, sélection des plantes pour améliorer leurs performances, produits phytosanitaires de synthèse pour la protection des plantes. Mais elle les intègre dans un cadre de gestion globale de l’exploitation agricole prenant en compte l’ensemble de l’environnement physique, social, économique, ainsi que les spécificités biologiques du territoire.

 

En France, l’agriculture raisonnée est promue par le groupe FARRE, Forum de l’agriculture raisonnée respectueuse de l’environnement, qui affirme sa compétitivité face à l’agriculture intensive.

 

EXTRAIT DU REFERENTIEL DE L’AGRICULTURE RAISONNEE

 

V. c. Epandage des fertilisants

 

19. Disposer du matériel d’épandage adapté aux types de fertilisants épandus (engrais, fumier, lisier, fientes…). La  vérification sera faite  notamment à partir des manuels d’utilisation  des matériels utilisés.

 


20. Connaître les valeurs fertilisantes des engrais, des effluents d’élevage et des boues industrielles et urbaines utilisés.

 


21. En zone vulnérable, établir, chaque année, un plan prévisionnel de fumure pour les cultures de plein champ :

 

1. en tenant compte des apports organiques (effluents d’élevage de l’exploitation ou d’autres exploitations, effluents et boues industriels et boues urbaines), des analyses de sol, des reliquats estimés et des cultures intermédiaires, ainsi que des apports estimés de nitrates par l’eau d’irrigation (si les périodes d’irrigation et de fertilisation coïncident) ;

 

2. en répartissant l’épandage des effluents d’élevage sur la plus large surface épandable possible (surfaces épandables identifiées sur le plan de l’exploitation) selon la rotation et pendant les périodes présentant le moins de risques pour la qualité de l’eau ;

 

3. En ajustant les apports d’azote, de phosphore et de potassium aux besoins des plantes.

 

Pour l’azote, le plan doit être réalisé conformément aux prescriptions du programme d’action. En particulier, l’azote ne doit être apporté qu’en dehors des périodes d’interdiction des épandages et sans dépasser les maximums autorisés, notamment le plafond de 170 kg d’azote d’origine animale par hectare en moyenne sur l’exploitation. Le respect des périodes d’épandage des effluents de leur élevage n’est pas une obligation pour les éleveurs n’ayant pas encore pu réaliser la mise en conformité de leur élevage, sans que la cause leur en soit imputable, dès lors que des améliorations de pratiques ne suffisent pas.

 

22. Enregistrer les apports de fertilisants par îlot cultural (date, type de fertilisant, apport N, P, K).
23. À compter de la qualification, participer, lorsqu’elles existent, aux actions collectives locales, de type Ferti-mieux, ayant pour objectif de réduire les impacts de la fertilisation sur l’environnement.

 

Cette agriculture est donc un compromis entre de bons rendements et une préservation de l’environnement, en cherchant à produire ce qu’il faut tout en contrôlant l’utilisation d’engrais chimiques.

 

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